Enseigner ou apprendre les cultures par le biais des langues revient aussi à développer des stratégies communicatives multidimensionnelles en classe et à respecter les règles d’ordre social et culturel, qui balisent la cohésion de la vie en société. Dans cette perspective, l’aspect sociolinguistique ou socioculturel est incontournable car il soutient que l’usage adéquat de la langue est un instrument d’acculturation ou d’adaptation aux divers contextes et conventions de la vie en société.
A ce propos, Puren C (2014 :391) souligne que :
« Le processus d’enseignement/apprentissage n’implique pas seulement un vivre ensemble pendant la durée du cours : il correspond en effet d’abord à un projet commun, à un « faire ensemble » dont l’objectif est la réalisation du processus conjoint d’enseignement-apprentissage. Or ce qui est en jeu dans ce processus n’est pas seulement de l’ordre de la découverte de l’altérité, ni même du vivre ensemble, mais du travailler ensemble. Un cours de langue ne peut être simplement une occasion de découverte d’une autre culture (celle de la langue cible) ni de découverte et de coexistence entre des enseignants et des apprenants appartenant à d’autres cultures : il est d’abord et avant tout le lieu et le moyen de réalisation d’un projet commun qui est la conduite d’un processus conjoint d’enseignement/apprentissage. »
Dans ce processus, le dialogue est important car il se repose sur une double exigence, celle de parler (des idées, ses intérêts, ses passions ou ses préoccupations) et celle d’écouter (les autres), mais il implique surtout de « demeurer dans une tension entre la volonté de conserver son point de vue et l’ouverture véritable à celui de l’autre » (Pearce, W.B., et Pearce, K.A. (2004 : 46). Comme tel, le dialogue entre des cultures peut à la fois s’apprendre et s’enseigner, car « ouvrir le dialogue, c’est s’engager dans une conversation où l’on apprend » (Spano, S. (2001 : 269).
S’engager dans le dialogue interculturel voire l’enseigner, c’est donc faire preuve de maturité, c’est comprendre et assumer son humanité dans sa sacralité et dans sa finitude, c’est enfin comprendre que la culture n’est pas un cageot et l’identité culturelle n’est pas un mythe.
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